Souillarde

Nom féminin, souillarde désigne, dans l’habitat traditionnel (aujourd’hui surtout en milieu rural), une petite pièce attenante à la cuisine disposant d’un évier où l’on fait la vaisselle et où on peut entreposer de la nourriture » (ex. « Elle est allée poser la coquelle dans la souillarde, elle la lavera plus tard »).

Ce mot, qui a été relevé en Rhône-Alpes et au-delà, a été très utilisé à l’écrit, comme le prouve la trentaine de citations fournies par le Dictionnaire des régionalismes de France de Pierre Rézeau (2001). Frédéric Dard, originaire de notre région, l’a lui-même employé, comme le montre la citation suivante : « Je la pousse vers la cuisine. Au fond de celle-ci se trouve un réduit qu’en Savoie on nomme « la souillarde » et qui sert de garde-manger » (San Antonio, Les Doigts dans le nez, 1972).

Ce mot a été très vivant à Lyon, car il est présent dans tous les relevés anciens ou récents de lyonnaisismes. Gabriel-Joseph du Pineau l’a relevé lors du séjour qu’il effectua à Lyon au milieu du XVIIIe siècle. Dans ses notes, on trouve en effet : « Une souillarde, une décharge de cuisine pour laver la vaisselle ». A. Vachet, dans son Dictionnaire des gones de Lyon (1907), l’illustre avec l’exemple plaisant suivant : « Elle est devenue grande dame tout de suite : elle était dans sa souillarde et n’avait jamais fait de conversation qu’avec son chat, eh bien ! elle n’a pas eu besoin d’apprentissage ».

Le mot souillarde vient du latin solium « baquet ». Il a probablement d’abord désigné l’évier avant de désigner, par métonymie, la pièce où se trouve celui-ci.

Source : Tribune de Lyon, 24/11/2016 LES MOTS DE LYON par Jean-Baptiste Martin

Ferme Reverdy : la souillarde