Les aîtres à la ferme Reverdy |
Terminologie habitat et modes de vie
Aîtres : (n.m.pl.) : (du latin atrium, atria, parvis), galerie extérieure ouvrant sur toute la longueur du bâtiment d'habitation, couverte par une avancée du toit soutenue par des colonnes en bois ou en pierre. Cette galerie, qui servait souvent d'annexe à la cuisine, permettait à la maître (patronne) de surveiller d'un regard la cour de ferme.
Bachat : grand abreuvoir creusé dans la pierre.
Banche : moule servant de coffrage vertical pour couler le pisé.
Berte : récipient en fer blanc avec un petit couvercle qui servait à transporter à pied le lait de la ferme à la maison.
Bicherée : surface de terre que l’on peut ensemencer avec un "bichet" de graines. Nom d'une ancienne mesure agraire en Lyonnais et Beaujolais, de valeur variable suivant les villes (Lyon, Villefranche, Tarare...), datant de l’Ancien Régime, mais encore utilisée au XIXe siècle (par exemple, la bicherée de Lyon fait environ 13 ares, soit 1 300 m²).
Boîte à pain : boîte dans laquelle le boulanger, au cours de sa tournée, dépose pains ou baguettes pour ses clients qui habitent loin du village.
Boule : le jeu de la boule lyonnaise date du XVIIIe siècle. Il est antérieur au jeu provençal et à la pétanque.
Boutasse : mare, pièce d'eau. Synonymes : serve, pêchure. "Oiseau de boutasse" : nom facétieux lyonnais donné au canard.
Bouteroue, chasse-roue : le bouteroue
ou chasse-roue est une borne de protection en pierre placée au pied d’un
portail pour empêcher que le moyeu de la roue des charrettes ne vienne buter
sur le jambage. Outre leur
fonction utilitaire, les bouteroues étaient autrefois des marqueurs visibles du
statut social du propriétaire : à l’entrée d’une ferme, ce sont de simples
pierres brutes posées au pied du portail ou encastrées dans le jambage du
porche alors qu’au seuil des portes cochères des notables, les bouteroues sont en
pierre de taille ouvragée.
Bretagne : (du patois breta lo lé, faire cailler le lait), plaque en fonte dite "plaque de bretagne," dressée derrière le foyer de la cheminée. Cette plaque foyère constitue le fond d'un placard situé dans la pièce attenante, la "chambre de bretagne". Dans le bas du placard de bretagne, on mettait les "bertes" de lait à cailler. Au milieu, sur une étagère à claire-voie, on faisait sécher les fromages en hiver.
Bugne : beignet que les Lyonnais confectionnent avec de la pâte à crêpes un peu épaisse, qu'ils roulent en petites couronnes et font frire dans un chaudron d'huile bouillante. L'origine des bugnes lyonnaises remonte à la Rome antique… En 1532, dans Pantagruel, Rabelais en fait l’apologie avec d’autres spécialités lyonnaises. On les mangeait à Mardi gras pour utiliser toutes les huiles de cuisson avant le carême.
Caborne : ancienne cabane en pierres sèches dans le massif des Monts d'Or lyonnais. Chaque caborne desservait une parcelle, parfois avec un enclos de murs en pierre sèche et servait d'abri au vigneron qui y trouvait chaleur en hiver, fraîcheur en été et refuge contre les intempéries. Elle pouvait également servir de stockage pour les outils. Certaines cabornes comportaient des éléments de confort: banquette, niche, porte à serrure. D'autres, de grandes dimensions, ont servi d'habitation permanente à des indigents.Un recensement commencé par les associations de restauration a déjà retrouvé plus de 600 cabornes sur le massif des Monts d'Or.
Cachelière : terme désignant une petite cachette dans un meuble. Cadette : dalle de pierre servant au pavage des aîtres, de la cuisine et du mur le long de la galerie. Par extension, les aîtres sont aussi appelés cadettes.
Canut : celui qui use de la canne (roseau) dont a été faite la "cannette", petit tuyau de bois qu’on charge de soie pour faire la trame d’une étoffe. Le féminin est "canuse".
Chapit : hangar ouvert sur la cour dont le toit est soutenu par des piliers de bois ou de pierre.
Charbonnier : coffre à charbon en bois avec une trappe.
Charrier : grosse poutre.
Chaudière : chaudron en fonte, chauffé au bois, qui servait à cuire la nourriture des cochons ou à faire chauffer l'eau de la lessive.
Chazière : (du latin caseus, fromage) cage grillagée, suspendue à une potence de bois orientable (en patois, pi de churon) dans laquelle on faisait sécher les fromages sur des lattes de bois recouvertes de paille de seigle.
Conche : pierre creuse en saillie sur la façade de la souillarde, destinée à évacuer les eaux usées de l'évier à l'extérieur, loin du mur.
Corniche lyonnaise : ce n'est pas une "génoise", mais une corniche
saillante avec des frises
de tuiles canal maçonnées sur un ou plusieurs rangs. Sa fonction
était avant tout pratique : éloigner les eaux de pluie au-dessus du
portail d’entrée, mais avant la Révolution, elle avait également
une fonction sociale : seuls les nobles possédaient le privilège
d’orner leur avant-toit sur plus de deux rangs; le nombre de rangs de
frises soulignait, sans ambiguïté, l’importance du personnage qui y demeurait.
Cossou, écossou, écossu : fléau à battre le blé.
Battage du blé, au fléau, dans le Lyonnais |
Echarasson, écharas : échelle triangulaire créée au XVIIe siècle pour la cueillette des fruits (cerises). Elle est composée d’un montant vertical traversé de barreaux. À sa base, un pied oscillant lui permet de s’adapter à la pente du terrain, tandis que son extrémité est calée dans une fourche formée par la naissance de deux branches.
Fon : source dans la cave, fermée par une trappe à même le sol, dans laquelle on conservait au frais en été les "bertes" de lait ou de crème.
Gène : marc de raisin. Le saucisson et le lard cuits au gène sont servis dans le Beaujolais à l'occasion de la revole, repas du dernier jour des vendanges.
Grappin, grapin : pique-feu, tisonnier. Surnom du diable, mot que l'on évite de prononcer dans le Lyonnais.
Graton : le graton lyonnais, ancêtre du biscuit apéritif, est surnommé à Lyon la "cacahuète lyonnaise". Il est composé de résidus grillés de graisse et de viande de porc.
Lambrequin : plaque en métal ou en bois, souvent ornée, cachant le rouleau du store. Les jalousies s'intègrent parfaitement au décor de Lyon, ville mystérieuse et secrète. Formées de planches de sapin, les jalousies sont, en outre, de parfaits isolants contre la chaleur et le froid. Les lambrequins qui les ornent participent à l'harmonie des façades lyonnaises. Jalousies et lambrequins constituent un patrimoine dont on se préoccupe mieux depuis quelques années.
Larmier : soupirail de cave.
Mâchon : repas traditionnel lyonnais servi aux heures matinales. Il est généralement composé de cochonnaille ou de tripes, et arrosé de pots de Beaujolais ou de Mâconnais. Le mot mâchon est dérivé du verbe "mâcher". Une confrérie, les "Francs-Mâchons", contribue à son essor et à sa notoriété. La tradition du mâchon vient directement des canuts, tisserands de soie de la Croix-Rousse qui partageaient des repas traditionnels lyonnais dès l'aube, après des heures de travail.
Maison : grande salle commune du logis qui sert à la fois de cuisine, salle de séjour, salle à manger et chambre.
Maison des champs : maison de plaisance indissociable de l'art de vivre des bourgeois lyonnais où le citadin vient en villégiature dans une propriété qui n’est pas habitée en permanence par son propriétaire. Vergers, potagers et, parfois, de véritables fermes agrémentent les lieux et pourvoient aux besoins des propriétaires en fruits, légumes et viandes, sur place et en ville.
Papillotte : les papillotes sont nées à Lyon, dans le quartier des Terreaux, à la fin du XVIIIe siècle, quand le jeune commis du confiseur M. Papillot eut l'idée, pour charmer sa belle qui travaillait à l'étage au-dessus, d'envoyer ses petits mots d'amour enveloppés autour d'une confiserie. L'idée a été reprise par M. Papillot qui décida d'accompagner ses chocolats de citations et de proverbes.
Pâté : gros chausson aux pommes servi au repas de fête de fin de la moisson (pâté de la batteuse).
Pisé : maçonnerie composée de terre (argileuse en général) pressée dans des banches. Le pisé, terme lyonnais, vient du latin pinsare qui signifie broyer, piler. Il tire son nom d’un outil utilisé sur le chantier, le "pisoir".
Piseur : ouvrier qui dame la terre
entre les banchées.
Pisoir : pilon de bois qui sert à compacter le pisé dans les banches. Le pisoir était utilisé à l’origine pour le pilage broyage du tuileau dans la fabrication du mortier romain.
Pot : le pot lyonnais est une bouteille au fond très épais (4 cm) ayant une contenance d'exactement 46 centilitres de vin.
Potager : (du latin pottus, pot), dalle de pierre à hauteur d'appui percée de deux ou trois creusets à braises dotés de grilles en fonte. Dans ces grilles, on déposait des braises récupérées dans l'âtre, ce qui permettait de faire mijoter des plats ou de garder au chaud des aliments cuits au préalable sur le feu ouvert. L'ensemble, encastré à côté de la cheminée, est fermé dans un placard à deux battants ajourés en bas pour permettre à la vapeur d'eau de s'échapper. Le haut du placard est pourvu d'étagères. Sous les grilles, il y a un vide où tombaient les cendres conservées pour la lessive ou pour faire sécher les saucissons.
Poucier : le loquet à poucier permet de soulever la clenche en exerçant une pression du pouce vers le bas.
Poutan : plancher soutenu par des poutres venant s'appuyer sur les colonnes des aîtres. On accédait à cette galerie supérieure par un escalier en bois partant des aîtres ou par le grenier en passant par une petite porte. On y faisait sécher le maïs, les oignons, le chanvre, le linge...
Puits casquette : puits avec un toit largement débordant à une seule pente, recouvert de tuiles canal ou d'une dalle de pierre.
Puits obus : puits en forme d’ogive.
Retinton : dernier repas de la fête des conscrits; repas du lendemain de fête où l'on finit les restes.
Revole : repas de fin des vendanges dans le Beaujolais.
Serve : autre nom pour boutasse.
Souillarde : petite pièce fermée où l'on faisait la vaisselle et où on égouttait les fromages. Elle contient la pierre d'évier avec une goulotte (conche) pour l'écoulement des eaux usées. Une deuxième goulotte évacuait l'eau au niveau du sol.
Tourtier : suspendu au plafond de la maison (cuisine), le tourtier (lo tortchi en patois lyonnais) est une claie en bois sur laquelle on disposait pour la quinzaine les tourtes de pain cuit (environ 7 kg). "On était sûr ainsi que les pains ne moisiraient pas et ne seraient pas grignotés par les souris. Ces claies ont pratiquement toutes disparu vers 1940."( Les "Autrefois" dans les monts du Lyonnais : la vie rurale, Les Ateliers du Passé, 1994).
Traboule : passage étroit, généralement couvert, qui relie deux rues en traversant un pâté de maisons.
Tuile : dans le Rhône, on utilise la tuile creuse traditionnelle (tuile canal ou tige de botte). Ces tuiles s’emboîtent les unes dans les autres et sont posées alternativement, l’arrondi dessous (tuile canal ou de courant), l’arrondi dessus (tuile de couvert). Ce mode de couverture est utilisé pour des toitures à faible pente.
Vogue : fête traditionnelle des conscrits qui rassemble tous les habitants d'un même village et de la même classe (en 9 pour 2019, en 0 pour 2020 et ainsi de suite) qui ont 10, 20, 30, 40, 50, 60, 70, 80, 90 et même 100 ans dans l'année.
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